Le président Tshisekedi et Christine la Garde de FMI
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Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) s’est réuni, ce lundi 26 août 2019, pour examiner le rapport des Services sur les consultations 2019 avec la République Démocratique du Congo (RDC), au titre de l'Article IV des Statuts de l'institution.

Le Conseil a conclu favorablement ces consultations au cours de cette réunion.
Au terme des délibérations, le Conseil d'administration a exprimé son accord global avec l'analyse et les recommandations des Services contenues dans ledit rapport.

Les Administrateurs ont félicité les autorités congolaises pour la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes, qui ont aidé à réduire l'inflation et stimuler la reprise économique, à la suite de la chute des prix des produits d'exportation intervenue en 2016 et 2017.

Ils ont noté, toutefois, que la RDC fait face à des défis importants, y compris une pauvreté largement répandue, tandis que les perspectives sont sujettes à des risques baissiers. Ces risques comprennent notamment une expansion de l'épidémie à virus Ebola, un relâchement de la discipline budgétaire, une montée du protectionnisme commercial et un fort ralentissement de l’économie mondiale.
Dans ce contexte, les Administrateurs ont accueilli favorablement le réengagement de la RDC avec le FMI et, souligne que la transition politique pacifique qui a eu lieu offre une opportunité de mettre en place des reformes qui vont transformer pour améliorer les finances publiques, booster la croissance du secteur non-extractif, s'attaquer à la corruption et réduire l'incidence de la pauvreté.

Les membres du Conseil ont souligné que la RDC aura besoin de l'appui de la communauté internationale, des bailleurs et d'une assistance en matière de renforcement des capacités.

Quelques Administrateurs ont encouragé les autorités de maintenir de bonnes performances, en matière de mise en œuvre de politiques et réformes économiques.
Les Administrateurs ont aussi mis l'accent sur l'impératif de renforcer la mobilisation des recettes internes, pour financer les besoins importants en matière sociale et de développement.

A cet effet, ils ont recommandé la réduction des exonérations fiscales, l’élargissement de la base imposable, la simplification du régime d'imposition et l’amélioration de l'administration des impôts et du contrôle douanier aux frontières. Ils ont également encouragé les autorités d’intégrer davantage les recettes minières dans le Trésor.

Il a été mis en exergue la nécessite de renforcer la gestion des finances publiques et l'efficacité des dépenses. A ce sujet, il a été souligné l'importance d'élaborer des projections de recettes et de dépenses qui soient réalistes, afin d'améliorer la crédibilité du processus budgétaire.

Ensuite, les Administrateurs ont indiqué que la restauration de la chaine de la dépense et la limitation stricte de l'usage des procédures d'urgence, en matière de dépenses, sont indispensables pour promouvoir la transparence et la responsabilité.

En outre, ces Administrateurs ont recommandé la réduction de la taille de la fonction publique, tout en améliorant les rémunérations, ce qui accroitrait l'efficacité des fonctionnaires.

Les Administrateurs ont noté également le besoin d'examiner attentivement les projets d'investissement public, d'éviter des emprunts couteux et des prêts garantis et d'élaborer une stratégie d'apurement des arrières intérieurs.
En matière de politique monétaire et de change, les Administrateurs du FMI se sont accordés sur la nécessité d'affiner le cadre de politique monétaire afin d'en renforcer l'efficacité. Ils ont appelé vivement la Banque centrale à accroitre ses réserves de change pour lui permettre de mieux intervenir, en vue de stabiliser le marché si nécessaire.

Ensuite, ils ont noté que la recapitalisation de la Banque centrale aiderait à promouvoir son indépendance et à améliorer sa capacité à conduire la politique monétaire et assurer la stabilité financière.
Enfin, les Administrateurs ont insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption et d'améliorer la gouvernance afin de booster l'efficience de la dépense publique et les perspectives de croissance.

En vue d'accroitre la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources naturelles, ils ont appelé à des appels d'offre publics pour l'attribution des actifs miniers, la publication de tous les contrats miniers, la divulgation des propriétés réelles des parties contractuelles et la publication des états financiers audités des entreprises de l'état.

Les Administrateurs ont demandé urgemment aux autorités d'accélérer le passage de la loi anti-corruption et de la loi établissant une commission indépendante de lutte contre la corruption. Ils ont accueilli favorablement la requête des autorités congolaises d'une mission du FMI pour conduire une évaluation de la gouvernance.

Les Administrateurs ont noté le besoin d'améliorer le climat des affaires pour attirer l'investissement privé. Les priorités en la matière devraient inclure la réduction des lourdeurs administratives et la réforme du système judiciaire.

Factuel.cd