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Ça fait 60 ans que tout le monde parle au nom du peuple et s'identifie au peuple. "Je suis l'élu du peuple... Le soldat du peuple... Le peuple veut ceci... Le peuple ne veut pas de cela..." Pourtant pendant ce temps, le pays le plus riche du monde ne devient que l'ombre de lui-même.

L'insécurité dans tous les coins, des épidémies de tout genre, pas de sécurité sociale, pas d'usines, pas de travail, pas d'infrastructures routières, hospitalières et éducatives adéquates, pas de croissance économique considérable... Et la liste n'est pas exhaustive. Universitaires et l'homme de la rue, 60 ans durant, nous pataugeons tous dans des conciliabules, des discours pompeux, des slogans creux, des programmes d'actions inachevés, des promesses mensongères, etc.

Et pour se caresser la conscience, on brandit les sempiternelles affirmations du genre: "pays béni, pays potentiellement riche, RDC eloko ya makasi..." Mais le développement concret, demeure un rêve jusqu'alors poursuivi à pas de tortue; Sinon, un bonheur dont on ne peut jouir que dans le ciel angélique de l'imaginaire. 60 ans après, qu'avons nous fait de ce grand et beau pays à part de la politique politicienne qui, au lieu de penser au développement du pays, pense aux prochaines échéances électorales.

Encore que lors de ses élections dites libres, démocratiques et transparentes (à la congolaise comprenez par là T-shirt, casquette, bière, sac de riz, une modique sommes d'argent et pour tout couronner, bourrage des urnes. Qui perd gagne...), naïvement, le peuple fait confiance et élit des gens qui, une fois arrivés aux commandes, deviennent hostiles à son bonheur, rejetant à la Saint glinglin la tenue de belles promesses faites lors de la campagne électorale.

Pendant qu'ils sont au chômage, ils sont des critiques patentés des dirigeants en fonction. Mais une fois qu'on leur donne une petite portion d'autorité, ils font pire que ceux qu'ils critiquaient sévèrement. On comprend finalement qu'on est opposant tout simplement par ce qu'on est pas au pouvoir ou du pouvoir. Dès lors qu'on y accède, les masques tombent, le vrai visage du ventriloque se dévoile et il se sert, il mange à satiété et boit jusqu'à la lie.

Le peuple, souverain primaire est réduit à l'état d'esclave, oublié complètement, au moment où ses soi-disant représentants (les élus du peuple) vivent dans l'abondance et ne se lassent pourtant jamais de détourner, gaspiller et piller l'argent du trésor public dans une impunité spectaculairement diabolique et déconcertant. C'est ce qui fait que finalement la République Démocratique du Congo soit ce pays au sol et sous-sol riches mais dont la population vivote moins que les vassaux moyenâgeux, sans espoir d'un lendemain meilleur pendant que les tenants du pouvoir, leurs femmes, concubines et enfants s'empiffrent. Ils se contentent de jeter des miettes à ce peuple qui ne réclame pourtant rien de si compliqué qu'une vie digne.

N'a-t-il pas droit à la vie cet enfant qu'on tue à la machette ou qu'on enterre vivant à Beni ? N'a-t-elle pas droit à la dignité cette femme qu'on viole et qu'on fait esclave sexuel en Ituri et au Kasaï ? N'ont-ils pas droit au bonheur ces jeunes gens qu'on abandonne dans les rues de Kinshasa ? Hélas ! tout cela est le cadet des soucis de ceux qui ont la charge de la Res Publica.

L'important pour eux c'est d'être au pouvoir et continuer à faire ingurgiter des tonnes des slogans vides et des promesses irréalisables au peuple. Malheureusement ce peuple, dans une sorte de syndrome de Stockholm et une logique de la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave, finit par acclamer ses oppresseurs, espérant trouver place à leur table, pour manger ne serait-ce que les décombres.

Quoi de plus normal qu'il dise "wumela" à ceux qui ont déjà wumelé (néologisme) qui renvoit à faire longtemps au pouvoir) et ont détruit le pays ! Très cher compatriotes ! Il est temps regarder la réalité en face. Il est temps d'arrêter de rêver et des caresser ces dirigeants indignes au sens des poils. Trop de discours, concertations, slogans et débats qui n'ont produit que du vent. De 1960 à 2020, combien des discours n'avons-nous pas entendu ? Mais 60 ans après quel est le résultat concret de tous ces verbiages creux? Il est temps de mettre de côté cet égoïsme qui caractérise l'Homme congolais. Comment peut-on penser être heureux et riche seul pendant que la grande majorité souffre?

Ouvrons nos cœurs au changement. Et ce changement ne viendra de nulle part si ce n'est de nous-mêmes. Prenons la ferme décision de mettre de côté nos divisions, nos divergences des vues et nos différences idéologiques. Pensons à notre mère patrie, vieille de 60 ans mais qui vit encore comme un nourrisson. Que chacun dans son domaine, sans vouloir étouffer les autres, travaille pour le rayonnement de ce beau pays. J'exporte par ailleurs la jeunesse à se former et à travailler durement pour que le Congo cesse d'être seulement un pays potentiellement riche, mais qu'il devienne un pays effectivement riche.

Qu'il cesse d'être "Eloko ya makasi pour devenir Ekolo ya makasi". "Le Congo est grand, il attend de nous la grandeur", disait Patrice Emery Lumumba.

Que vive la République Démocratique du Congo, que vive la nouvelle génération consciente.

TSU/Paris/Factuel.cd