Sans prétention aucune, après avoir retourné la question dans tous les sens et observé ce qui se passe dans les pays qui ont maîtrisé le problème, il n'existe qu'un schéma basique en ce qui concerne la salubrité d'une grande ville comme Kinshasa. Et il se décline comme suit :
- *La collecte des déchets*
- *L'entreposage*
- *Le traitement*
1. Avons-nous mis en place les moyens techniques et professionnels pour nettoyer les espaces publics (nettoyage des rues, ramassage des ordures, entretien des espaces verts etc)?
Rappelons que la salubrité est un métier. Les employés commis à cette tâche doivent être formés et équipés professionnellement. Nous nous contentons de prendre des gens, de leur mettre un balai (domestique) dans les mains et de les envoyer dans les rues...
2. Avons-nous prévu des lieux d'entreposage intermédiaire, garantissant le respect de l'environnement et respectant les normes de santé publique, tout cela pour une durée éphémère dans le cadre de la chaîne de traitement?
Étant donné l'immensité de la ville, il est nécessaire que chaque commune dispose d'un service technique d'entretien équipé et dispose de moyens d'évacuation des déchets vers un lieu d'entreposage disposé aux normes environnementales
3. Le traitement des déchets étant la destination finale, il offre les options suivantes selon la nature des déchets :
*Enfouissement* : Disposons-nous de sites d'enfouissement technique, facilement accessibles et préparés pour garantir la non contamination des sols et des nappes phréatiques ?
*Le recyclage* : avons-nous mis en place les circuits de recyclage des déchets solides à valeur intrinsèque (plastique, certains métaux) ou des déchets organiques susceptibles de produire des biogaz ?
Cette option est généralement sous-traitée à des partenaires techniques compétents et fiables.
*L'incinération* :
Disposons-nous d'infrastructures techniques pour procéder à l'incinération des déchets non toxiques et dont les émissions de gaz sont contrôlées pour ne pas affecter l'environnement, la santé et à terme le climat ?
Notons que la quantité des déchets organiques à l'échelle d'une si grande métropole peut servir à fournir l'énergie nécessaire aux incinérateurs, dans un circuit quasiment fermé.
Une dernière question concerne *le traitement des eaux usées* qui sont potentiellement des vecteurs de maladies persistantes liées à l'insalubrité, sans évoquer la contamination des cours d'eau et des nappes phréatiques.
Leur recyclage est une nécessité absolue dans une si grande métropole.
Hors de ce schéma basique, nous tournons en rond, sans trouver de solution efficace à l'insalubrité scandaleuse de la capitale congolaise depuis plusieurs décennies.
Toute la bonne volonté du monde ne peut faire des miracles.
Il est nécessaire d'être pragmatique et de mettre les moyens nécessaires pour rendre à Kinshasa sa robe d'antan...
Un simple citoyen de la ville,
Me Charles Kabuya