Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu ce mercredi à la Cité de l’Union africaine, à Kinshasa, l’ancien Premier ministre et président du parti d’opposition Nouvel Élan, Adolphe Muzito.
C’est la toute première fois depuis l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir qu’Adolphe Muzito est officiellement reçu en audience. À la sortie de leur entretien, l’opposant s’est exprimé devant la presse, saluant l’initiative et dressant un bilan globalement positif de leurs échanges.
« Mon parti et moi-même avons d’abord tenu à remercier le président de la République pour les performances réalisées », a déclaré M. Muzito.
L’ancien chef du gouvernement, aujourd’hui dans l’opposition, a, souligné un revirement dans la perception des efforts diplomatiques du chef de l’État.
« On le critiquait beaucoup pour ses nombreux voyages à l’étranger. Mais aujourd’hui, on voit les résultats concrets. Il a réussi à convaincre la communauté internationale que le Rwanda est bien l’agresseur de la RDC, à travers ses soutiens aux groupes rebelles dans l’Est du pays. » a-t-il dit.
Adolphe Muzito a notamment salué la signature, sous médiation américaine, de l’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda. Cet accord, présenté comme un tournant diplomatique, prévoit le retrait des troupes rwandaises et des groupes rebelles soutenus par Kigali du territoire congolais.
Pour le président de Nouvel Élan, ce succès diplomatique est à mettre au crédit du président Tshisekedi.
« C’est un pas important vers le rétablissement de l’intégrité territoriale du pays, et cela mérite d’être reconnu, même par l’opposition », a-t-il affirmé.
Il sied de noter que la rencontre entre Tshisekedi et Muzito intervient juste après celle du président avec un autre ténor de l’opposition, Martin Fayulu, président de l’ECIDé. Ces rencontres successives laissent entrevoir une volonté d’ouverture du chef de l’État envers certains acteurs de l’opposition, dans un contexte où l’unité nationale est plus que jamais nécessaire.
Le pays est en effet confronté à une situation sécuritaire critique à l’Est, où les affrontements avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux, continuent de faire rage.
Par ailleurs, cette rencontre entre les deux hommes marque une nouvelle étape dans le climat politique national, alors que le pays est en quête d’unité face aux défis sécuritaires persistants, notamment
Jephté Matondo