
L’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda le vendredi 27 juin dernier continue de susciter des interrogations, alors que les déclarations des responsables des deux pays se contredisent sur sa nature et ses objectifs.
La ministre d’État congolaise aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a affirmé le jeudi 3 juillet 2025, que « cet accord n’est ni un traité économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral entre la RDC et le Rwanda. Il s’agit d’abord d’un accord politique et sécuritaire centré sur des engagements concrets ». Cette prise de position qui rassure l’opinion congolaise en cantonnant le texte à la dimension sécuritaire et au règlement du conflit dans l’Est du pays.
Pourtant, le président rwandais Paul Kagame a présenté une lecture bien plus large. Dans sa sortie médiatique de ce vendredi 4 juillet, le président rwandais indique plutôt « l’accord se fonde sur trois piliers:
-économique,
-sécuritaire et
-politique.
Il est impossible de traiter l’un de ces aspects sans tenir compte des autres ». Cette divergence d’approche révèle un flou préoccupant autour du contenu réel de l’accord.
Ces contradictions alimentent le scepticisme sur la portée effective de l’engagement des deux pays. Si Kinshasa insiste sur la priorité sécuritaire, Kigali évoque une coopération globale incluant des enjeux économiques, ce qui laisse craindre une instrumentalisation du processus de paix au profit d’intérêts stratégiques plus vastes.
Ironie supplémentaire, l’accord prévoit pourtant explicitement que « les parties s’engagent également à s’abstenir de toutes déclarations publiques susceptibles de raviver les tensions et à privilégier la communication via les canaux prévus ». Les propos divergents relayés ces derniers jours apparaissent donc en contradiction avec cet engagement et contribuent à fragiliser la confiance nécessaire à la mise en œuvre des engagements pris.
Dans un climat marqué par la méfiance et la persistance des violences dans les provinces de l’Est, ces discours discordants apparaissent comme un signal inquiétant. Pour de nombreux observateurs, ce manque de clarté et de langage commun montre que l’accord signé n’est pas, en l’état, un gage solide du retour de la paix.
Contradictions dans les Discours Fragilisent l'Accord de Paix entre la RDC et le Rwanda.
Kinshasa, 4 juillet 2025
Le récent accord signé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda suscite de vives interrogations, alors que des déclarations contradictoires émergent des responsables des deux pays concernant sa nature et ses objectifs.
La ministre d’État congolaise aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a tenté de rassurer l’opinion publique en affirmant que « cet accord n’est ni un traité économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral entre la RDC et le Rwanda. Il s’agit d’abord d’un accord politique et sécuritaire centré sur des engagements concrets. » Cette position vise à cantonner le texte à la dimension sécuritaire et à la résolution des conflits dans l’Est du pays.
Cependant, le président rwandais Paul Kagame propose une interprétation plus large, déclarant que « l’accord se fonde sur trois piliers : économique, sécuritaire et politique. Il est impossible de traiter l’un de ces aspects sans tenir compte des autres. » Cette divergence souligne un flou préoccupant autour du contenu réel de l’accord.
Ces contradictions alimentent un scepticisme croissant quant à l'engagement effectif des deux pays. Alors que Kinshasa met l’accent sur la priorité sécuritaire, Kigali évoque une coopération globale qui inclut des enjeux économiques, laissant craindre une instrumentalisation du processus de paix au profit d'intérêts stratégiques plus vastes.
L’ironie est d’autant plus marquée que l’accord stipule que « les parties s’engagent également à s’abstenir de toutes déclarations publiques susceptibles de raviver les tensions et à privilégier la communication via les canaux prévus. » Les propos divergents des deux camps, relayés ces derniers jours, semblent en contradiction avec cet engagement et compromettent la confiance nécessaire à la mise en œuvre des engagements pris.
Dans un contexte de méfiance persistante et de violences continuelles dans les provinces de l’Est, ces discours discordants se présentent comme un signal inquiétant. Pour de nombreux observateurs, ce manque de clarté et d'un langage commun indique que l'accord signé, tel qu'il est, ne constitue pas un gage solide du retour à la paix.
L'avenir de cette initiative est désormais suspendu à la capacité des deux nations à clarifier leurs positions et à s'engager sincèrement vers une coopération véritable, au-delà des déclarations politiques.
Jephté Matondo