Terrain  lingwala
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Les mœurs sont de plus en plus légères à Kinshasa. Les valeurs battent de l’aile, et peut-être pire. Dans la capitale de la République démocratique du Congo, il suffit de bien ouvrir l’œil pour voir le sexe pratiqué. On se cache de moins en moins pour faire l’amour, ou plutôt pour coïter. 

Si les espaces récréatifs communément appelés « Kuzu », apparus il y a plus ou moins plus d'une dizaine d'années, se sont révélés être des havres de sexe bon marché, aujourd’hui des terrains de football font encore plus l’affaire dans la soirée. En fait, des tenanciers de bars ont visiblement trouvé encore plus lucratif de transformer ces terrains de foot, occupés par des jeunes pendant la journée pour des rencontres sportives, en espaces pour accueillir d’éventuels clients. L’un d’eux interrogé a certifié, sous couvert de l’anonymat, qu’il dispose des autorisations des autorités municipales pour tenir son affaire. 

A Bandalungwa, Lemba, Matete, Barumbu, Yolo, Mbinza, et d’autres communes et quartiers de Kinshasa, le phénomène est bien présent.

À la nuit tombée, les terrains se transforment donc en des "nganda" en plein air où sont installés chaises en plastique et tables. Les clients, pour la quasi-totalité d’entre eux, sont des couples. Ils se ruent littéralement sur les chaises de peur de manquer de place. 

« Je viens ici avec ma copine pour prendre de l’air. Pour moi, c’est le seul endroit dans cette commune où il fait beau après une journée ensoleillée et humide », confie un client habitué du terrain dit PLC ou "La Cour" dans la commune de Lingwala. Et il poursuit : « Le coût de la bière ou d’une boisson sucrée est presque le même que le prix reconnu à la citée ».

Une décennie, ce terrain de Lingwala était un dépotoir avant que l'ancien gouverneur de Kinshasa André Kimbuta ait décidé de le désaffecter et permettre aux jeunes d'y pratiquer le football. Sauvé ensuite d’une spoliation, il est depuis fréquenté par des couples. Pratiquement, plus de neuf tenanciers se partagent les deux aires de foot du terrain PLC, vendant des boissons. Le seul problème, c’est lorsqu’il y a une averse qui disperse rapidement les clients. 

Il n’est pas du tout rare de voir parfois des couples bien jeunes, des filles mineures accompagnées des garçons certainement pas encore dans la vie active.

Et comme, il y a de temps en temps des coupures de courant, certains couples profitent de l’obscurité pour s’adonner à cœur joie à des jeux amoureux, des flirts, etc. Les couples les plus excités franchissent carrément le Rubicon ; aussi aperçoit-on des silhouettes des couples en plein ébat sexuel pendant des longues minutes, sans gêne, sur des chaises en plastique. 

« Ce qui est courant ici, c’est plutôt la fellation, ça n’attire pas vraiment l’attention et c’est plus ou moins discret dans l’obscurité ici au terrain PLC », a le courage de dire un client qui cependant nie s'être livré à cette pratique en plein air avec sa compagne.

«Une fois, une patrouille de près d’une dizaine policiers du camp Lufungula a surpris sur un couple aux environs de 22 heures en plein coït. Mais l’homme s’est entendu avec les policiers et il leur a filé quelques billets avant d’être relâché », rapporte un homme d’un certain âge, habitant aux abords du terrain PLC et déplorant cette déliquescence morale. Et un vendeur de cartes de crédits téléphoniques des environs d’affirmer : « Un soir, c’est un garçon qui a surpris sa jeune homme d’une cinquantaine d’années dans une position compromettante. Le garçon a plusieurs fois giflé la fille, alors que cet homme profitait de cette confusion pour s’éclipser discrètement, évitant le scandale ».

Par quel moyen les pouvoirs publics vont éradiquer ce phénomène qui traduit le niveau de déchéance morale à Kinshasa ? La question reste posée.

ME,factuel.cd 

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