Kinshasa
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Klaxons stridents, conducteurs exaspérés, policiers débordés, vendeurs ambulants se faufilant entre les véhicules… Ce lundi 15 septembre 2025, Kinshasa est engloutie par des embouteillages monstres. La capitale congolaise se retrouve paralysée par une combinaison explosive: rentrée parlementaire sous tension, contrôles de permis de conduire et surtout des chantiers routiers.

Autour du Palais du peuple, la tension politique se répercute sur la circulation

Sur l’avenue de la Libération, ex-24 Novembre, des barrages filtrants ont coupé la circulation. Objectif: sécuriser les abords du Palais du peuple, où députés et sénateurs faisaient leur rentrée dans un climat houleux, marqué par des pétitions contre Vital Kamerhe et Jean-Michel Sama Lukonde, respectivement président de l’Assemblée nationale et du Sénat. 

Coincés dans leurs véhicules, certains automobilistes perdent patience. 

« J’ai mis près de deux heures pour parcourir à peine dix kilomètres. On vit un enfer », lâche un chauffeur de taxi, transpirant derrière son volant.

Routes en travaux, avenues saturées

Comme si cela ne suffisait pas, les engins de chantier occupent une bonne partie des chaussée. Sur l’avenue de libération, entre Petit Pont et Bandal Moullaert, la route est bloquée suite aux travaux. 

Des tas de gravats réduisent la circulation à une seule file. Même scénario sur la route de Matadi, à hauteur de l’arrêt Maternité au quartier Delvaux. Résultat: des files interminables, ponctuées de klaxons et d’insultes lancées entre conducteurs.

La police multiplie les contrôles

La Police de circulation routière (PCR) aussi présente sur le terrain pour lancer un vaste contrôle de permis de conduire. Les arrêts inopinés créent des ralentissements supplémentaires. Certains conducteurs tentent de négocier, d’autres fuyent en zigzaguant entre les voitures.

L’invasion des motos-taxis

Au milieu de cette pagaille, les motos-taxis, omniprésentes, s’imposent comme une alternative rapide… mais dangereuse. Casques rares, vitesse excessive, manœuvres risquées: elles se faufilent entre les voitures bloquées, arrachant parfois des rétroviseurs au passage. 

« Les wewa aggravent la situation. Ils passent partout, créent des embouteillages et des accidents », s’indigne un automobiliste coincé depuis plus de deux heures.

Kinshasa, ville à l’arrêt

À la mi-journée, la capitale ressemble  à une ville figée. Certains Kinois ont fini par abandonner leurs véhicules pour continuer à pied. Sur les trottoirs bondés, des files de piétons pressés longeant les avenues saturées.

Entre chantiers mal coordonnés, sécurité politique renforcée et indiscipline routière chronique, cette journée illustre les défis quotidiens d’une capitale où circuler devient une épreuve de patience et de nerfs.

Jephté Matondo