
Si d'autres secteurs de la vie publique peuvent célébrer avec enthousiasme la première année de l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi ce 24 janvier 2020 en République Démocratique du Congo, la presse congolaise semble bouder cette célébration. En effet, dans un rapport intitulé" le bilan inquiétant de Tshisekedi sur la presse" publié le jeudi 23 janvier 2020 relatif à l'exercice du métier de journalisme en République Démocratique du Congo, durant la première année du pouvoir de Félix Tshisekedi, l'organisation non gouvernementale pour la défense des journalistes, Journaliste en danger ( JED) dresse un bilan peu reluisant de l'exercice de la liberté de la presse.
Ainsi, JED a répertorié une certaine des cas d'attaques contre les journalistes et médias, notamment le cas d'un journaliste assassiné au Nord-ouest de la RDC.
"Dans les régions orientales de la RDC, journalistes et médias vivent dans un climat général de terreur entretenu par des groupes armés, y compris des éléments des forces armées de la RDC" épingle le rapport .
Il sied de noter que, dans son rapport JED fustige aussi les promesses non tenues du nouveau président et de son gouvernement qui n’ont rien fait pour rendre plus sûr l’exercice de la liberté de la presse, alors que le président Tshisekedi s’était engagé à «promouvoir la presse et les médias pour en faire véritablement un quatrième pouvoir », et à sensibiliser les forces de sécurité sur le respect de la presse et du travail des journalistes.
Pour JED, ce geste était une sorte de rupture avec les pratiques prédatrices connues sous l’ancien régime de son prédécesseur, Joseph Kabila.
En dépit de ce tableau sombre, Journalistes en danger relèvent également qu’aucune action d’envergure n’a été menée, ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan sécuritaire, pour rendre plus sûr l’exercice du métier de journaliste. Bien au contraire, fermetures des médias, interdictions des émissions, menaces, agressions, procédures de flagrances, emprisonnements des journalistes étaient au minimum, révélateurs des fausses promesses, et de l’ambigüité du discours des nouvelles autorités sur la liberté de la presse.
Il faut noter que, depuis l'avènement de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, JED a déjà recensé un total de 91 cas d’attaques ou d’atteintes à la liberté de la presse dont 1 journaliste assassiné dans la province de l’Ituri, 41 professionnels des médias menacés soit agressés dans l’exercice de leur profession en toute impunité, 35 cas d’entraves à la libre de circulation de l’information ou censures imposées aux médias et aux journalistes, 14 journalistes détenus ou interpellés dans divers services de l’Etat pendant des périodes plus ou moins longues dont un journaliste qui totalise à présent près de deux mois de détention en prison.
Factuel.cd