Félix
Catégorie

En visite officielle aux États-Unis, le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, a réagi à la démission surprise de Vital Kamerhe, jusque-là président de l’Assemblée nationale. Un départ inattendu qui bouscule l’équilibre fragile de la majorité parlementaire et relance les interrogations sur les dynamiques internes de l’Union sacrée.

« J’ai appris comme vous la démission de Vital Kamerhe », a déclaré le chef de l’État, visiblement soucieux de calmer la tempête politique. 

Tout en rappelant son rôle de garant du bon fonctionnement des institutions, Tshisekedi a insisté sur l’autonomie de celles-ci. 

 « Les institutions ont leur propre fonctionnement. Je suis certes le garant de leur bon fonctionnement mais ce qui m’importe est la stabilité. » a-t-il dit. 

Cette mise au point sonne comme une tentative de désamorcer les spéculations sur une implication directe de la présidence dans cette démission. Elle intervient alors que l’hémicycle s’apprêtait à ouvrir une session sensible, sur fond de débats budgétaires et de rivalités de leadership.

Plus encore, le président a tenu à réaffirmer publiquement son attachement à Vital Kamerhe, son ancien directeur de cabinet, présenté par certains comme le pilier politique de l’Union sacrée. 

« Je continue de considérer Vital Kamerhe comme un allié, comme un frère, à moins qu’il en décide autrement ». Un message à double portée: rassurer la base politique de Kamerhe, mais aussi éviter une fracture ouverte au sein de la coalition au pouvoir.

Reste que les circonstances de ce départ restent floues. Officiellement, le chef de l’État se tient à distance. 

« Je ne suis pas responsable de ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale ». Mais dans les coulisses, la démission est interprétée comme le signe d’un rapport de force en pleine recomposition au sommet de l’État.

Ce coup de théâtre met en lumière la fragilité de l’architecture politique congolaise. Pour Félix Tshisekedi, l’enjeu est désormais clair: maintenir l’unité de l’Union sacrée afin d’éviter que la crise institutionnelle ne se transforme en crise de régime.

Jephté Matondo