À l’ONU, le président congolais Félix Tshisekedi plaide pour la paix, la réforme du Conseil de sécurité et la reconnaissance du génocide congolais
Il faut rappeler que Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est exprimé le mardi 23 septembre 2025, à la 80ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, ouverte dans la matinée à New York. Dans un discours d’une vingtaine de minutes, le Chef de l’État a placé la RDC au centre des grands enjeux mondiaux, tout en présentant les priorités diplomatiques de son pays.
Le multilatéralisme comme exigence
Dès l’entame de son allocution, le président Tshisekedi a salué le multilatéralisme, qu’il considère désormais comme « une exigence incontournable face aux nombreux défis mondiaux ».
Il a rappelé que la RDC, qui siégera au Conseil de sécurité des Nations unies dès janvier 2026, entend y jouer « une participation résolument constructive et holistique », centrée sur deux priorités: la paix et la sécurité, ainsi que la prévention et la résolution des conflits.
La RDC contribuera également à la mise en œuvre du nouvel agenda pour la paix, tout en mettant en avant la gouvernance exemplaire de ses minerais stratégiques. Une gestion responsable, a insisté le président, doit servir le développement durable, la souveraineté économique et le bien-être des populations congolaises.
Réforme du Conseil de sécurité: la voix de l’Afrique
S’exprimant sur la réforme du Conseil de sécurité, Tshisekedi a plaidé pour une représentation accrue de l’Afrique. Selon lui, le continent doit obtenir deux sièges supplémentaires de membres non permanents et deux sièges permanents avec droit de veto.
« Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique ne saurait demeurer en marge des décisions qui engagent la paix et la sécurité internationales », a-t-il affirmé.
Le plaidoyer pour la reconnaissance du génocide congolais
L’un des temps forts de son discours a été consacré à la guerre de prédation que subit la RDC depuis plus de trois décennies. Le président Tshisekedi a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour la reconnaissance du génocide congolais.
« Les Nations unies elles-mêmes, à travers le rapport mapping, ont documenté l’ampleur des atrocités. Ce n’est pas seulement un conflit: c’est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de trente ans », a-t-il déclaré.
Le Chef de l’État a exhorté la communauté internationale à assumer son « devoir moral et politique » en soutenant la quête de vérité, de justice pour les victimes et de construction d’une paix durable.
Accord de paix avec le Rwanda et rôle des États-Unis
Le président congolais a également salué le leadership du président américain Donald Trump, dont la médiation a facilité le dialogue ayant conduit à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, le 27 juin 2025 à Washington.
« La RDC veut obtenir une paix juste, durable et vérifiable- non une accalmie factice et éphémère », a-t-il martelé.
Le bassin du Congo, solution climatique mondiale
Enfin, abordant la question climatique, Félix Tshisekedi a rappelé l’importance du bassin du Congo, qu’il a présenté comme une « solution mondiale » dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Jephté Matondo