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Malgré les délégations officielles de Kigali, un nouveau rapport du groupe d’experts des Nations Unies affirme que l’armée rwandaise a joué un rôle déterminant aux côtés de la rébellion du M23 dans l’offensive qui a déstabilisé l’est de la République démocratique du Congo entre janvier et février derniers.

Le document semestriel, consulté le 2 juillet 2025, par l’AFP, décrit en détail une implication directe des troupes rwandaises, avec des « incursions systématiques et massives », un positionnement en première ligne et l’emploi d’armes sophistiquées pour conquérir Goma et Bukavu.

« Les opérations des Forces de défense rwandaises (FDR) ont joué un rôle déterminant dans la conquête et l’occupation de nouveaux territoires et villes », écrivent les experts onusiens, qui s’appuient sur des photos et vidéos authentifiées, des images prises par drone, ainsi que des témoignages de terrain.

En contradiction totale avec les propos tenus par le président Paul Kagame, lors d’une interview sur CNN le 3 février, le rapport précise qu’une semaine avant l’attaque de Goma, des responsables rwandais avaient informé les Nations unies que Kigali avait décidé de prendre ces villes stratégiques.

Depuis plusieurs mois, l’Est congolais, riche en minerais, est le théâtre d’affrontements meurtriers. Ces violences ont provoqué des milliers de morts et contraint des centaines de milliers de civils à fuir, aggravant une crise humanitaire chronique.

Kigali, de son côté, continue de justifier la présence de ses forces par la menace posée par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), issues de l’ex-rébellion hutu. Pourtant, ce nouveau rapport renforce les accusations d’ingérence militaire directe déjà formulées dans plusieurs précédentes enquêtes onusiennes.

Ces révélations interviennent au moment où Kinshasa et Kigali viennent de signer à Washington un accord de paix censé amorcer une désescalade. La publication officielle du rapport est attendue dans les prochains jours et risque d’alimenter de nouvelles tensions diplomatiques.

Jephté Matondo