
Une vive polémique secoue la province de la Tshopo après la révélation du mouvement citoyen LUCHA, qui accuse le gouverneur Paulin Lendongolia d’avoir dilapidé des fonds publics, lors de l’organisation de deux concerts à Kisangani, en hommage au président Félix Tshisekedi.
Selon une correspondance adressée le 26 août 2025, au président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, la LUCHA dénonce que l’artiste musicienne Rebo Tshulo aurait perçu un cachet estimé à 150 millions de francs congolais (environ 53.500 USD) pour sa prestation, lors des concerts du 16 et 17 août 2025. Ces événements, baptisés Aksanti Fatshi, ont eu lieu respectivement à l’esplanade de la Poste et au Riviera Beach, sous le haut patronage du gouverneur.
La LUCHA estime que cet argent a été dépensé « au mépris des priorités sociales brûlantes de la population ». Le mouvement rappelle que la ville de Kisangani fait face à des défis sécuritaires croissants, au manque d’eau potable et d’électricité, ainsi qu’à un état de délabrement avancé des routes de desserte agricole.
« Financer un double concert n’est nullement une priorité. Privilégier le divertissement, alors que les besoins vitaux des populations sont ignorés pose un problème d’éthique publique et de vision stratégique », dénonce la LUCHA dans sa lettre.
En outre, le mouvement citoyen appelle l’Assemblée provinciale de la Tshopo à ouvrir une action parlementaire, dès la prochaine rentrée pour établir la lumière sur le montant exact dépensé et tirer les conséquences politiques de cette dépense jugée hasardeuse.
« Il s’agit d’une dépense non prévue dans le budget de la province, validé par l’Assemblée provinciale », précise la correspondance. La LUCHA exige de savoir quelle urgence a conduit le gouverneur à exécuter cette dépense extra-budgétaire.
Cette affaire survient, alors que des fortes tensions sociales s’observent à Kisangani, où la recrudescence de la criminalité urbaine, la pauvreté et la dégradation des infrastructures suscitent déjà le mécontentement de la population. La polémique pourrait fragiliser davantage le gouverneur Lendongolia, accusé d’« assouvir les désirs personnels de l’élite dirigeante » plutôt que de répondre aux attentes de ses administrés.
L’Assemblée provinciale de la Tshopo, désormais interpellée, devra décider si une commission d’enquête parlementaire sera ouverte pour examiner cette gestion controversée des fonds publics.
Jephté Matondo