
Dénonçant les limites du système consulaire congolais, l’acteur et musicien congolais Anzor Alem se retrouve temporairement bloqué en Tanzanie, en raison d’un problème administratif lié à ses documents de voyage.
Dans un témoignage rendu public, l’artiste déplore une situation qui illustre, selon lui, « les limites du système consulaire congolais ».
Arrivé à Dar es Salaam pour des raisons professionnelles, Anzor Alem ne disposait pas d’un passeport valide, les autorités congolaises lui avaient alors délivré un laissez-passer, un document exceptionnel qui lui a permis d’entrer sur le territoire tanzanien. Cependant, ce document ne lui permet ni de quitter légalement le pays ni de poursuivre ses engagements à l’international.
« Je suis aujourd’hui coincé, sans possibilité de continuer mes engagements artistiques à l’étranger », regrette-t-il.
Les ratés du nouveau passeport biométrique
Depuis quelques mois, la RDC a lancé un nouveau système de passeport biométrique, en annonçant l’installation de points de capture de données dans plusieurs capitales africaines: Nairobi, Pretoria, Windhoek et Lusaka. Mais à Dar es Salaam, où réside actuellement l’artiste, aucun dispositif n’a encore été mis en place.
Cette situation n’affecte pas seulement Anzor Alem. Selon lui, de nombreux Congolais vivant en Tanzanie: étudiants, travailleurs ou familles font face à la même impasse: leurs anciens passeports ont été suspendus, les nouveaux ne sont pas encore accessibles, et aucune mesure transitoire n’a été prévue.
Silence de l’ambassade
L’acteur affirme avoir entrepris plusieurs démarches auprès de l’ambassade de la RDC à Dar es Salaam, sans succès. « Aucune réponse claire ne m’a été donnée, malgré mes demandes répétées pour obtenir un rendez-vous de capture biométrique », explique-t-il.
Pour l’artiste, ce blocage va bien au-delà de son cas personnel : « Cette expérience soulève une question beaucoup plus large: comment nos institutions accompagnent-elles leurs ressortissants à l’étranger, surtout en période de réforme ? »
Un impact sur sa carrière
Si aucune solution rapide n’est trouvée, Anzor Alem risque de manquer plusieurs engagements artistiques, notamment en Zambie dans les prochaines semaines. Mais il insiste: « Au-delà de ma carrière, c’est l’image même de la gestion consulaire de notre pays qui est en jeu ».
Par ce témoignage, le musicien espère alerter les autorités compétentes afin qu’une solution soit rapidement apportée aux Congolais bloqués dans la même situation.
Jephté Matondo