La ville de Butembo, dans le Nord-Kivu, a observé ce jeudi 11 septembre 2025, une journée de solidarité en mémoire des victimes des massacres qui ensanglantent les territoires de Beni, Lubero et l’Ituri voisine.
À l’appel des forces vives locales et des mouvements citoyens, les habitants ont largement répondu en paralysant leurs activités. Boutiques, marchés et bureaux sont restés fermés dans plusieurs quartiers de la ville, traduisant la colère et la lassitude face à ce que les organisateurs qualifient de « génocide » contre les populations civiles.
Les principales artères, notamment du côté de Furu et Mutsanga, ont été barricadées, empêchant la circulation normale. Cette paralysie volontaire visait à attirer l’attention des autorités congolaises et de la communauté internationale sur l’ampleur des violences.
Depuis plusieurs années, les attaques attribuées aux groupes armés, en particulier les ADF, se multiplient dans la région, provoquant des centaines de morts et des déplacements massifs de populations. Les habitants de Butembo estiment que la réponse des institutions demeure insuffisante face à cette tragédie.
À travers cette journée de ville morte, la population a voulu exprimer son ras-le-bol, mais aussi réaffirmer sa solidarité avec les victimes. Les organisateurs espèrent que ce signal fort poussera les autorités à renforcer la protection des civils et à accélérer les efforts pour mettre fin aux massacres.
Cette mobilisation, pacifique mais déterminée, illustre une fois de plus la volonté des communautés locales de ne pas rester indifférentes aux souffrances vécues par leurs compatriotes dans l’Est du pays.
Jephté Matondo