
Le gouvernement congolais a décidé de ne pas renouveler le moratoire qui autorisait les étrangers à exercer dans le secteur du petit commerce en République démocratique du Congo (RDC). Cette mesure, en vigueur depuis plusieurs années, prendra officiellement fin le 25 novembre prochain.
L’annonce a été faite mardi par le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba.
« Cette décision vise à faire respecter la loi de 1973 qui réserve le petit commerce exclusivement aux Congolais », a-t-il déclaré devant la presse.
La législation congolaise interdit formellement aux étrangers d’exercer des activités relevant du petit commerce, notamment la vente de détail dans les marchés, kiosques et boutiques de proximité. Cependant, face à la réalité du terrain et pour éviter des tensions sociales, plusieurs gouvernements successifs avaient mis en place un moratoire, permettant aux non-nationaux d’y participer temporairement.
Avec la décision du gouvernement actuel, ce régime d’exception prend fin, ouvrant la voie à un contrôle plus strict du secteur par les autorités compétentes.
Selon le ministre Mukoko Samba, cette mesure est motivée par la nécessité de protéger les Congolais dans un domaine où « l’investissement initial et les marges bénéficiaires sont modestes, mais essentiels pour la survie de nombreux ménages ».
Par ailleurs, le gouvernement affirme vouloir créer un environnement économique plus favorable aux nationaux et réduire la concurrence jugée déloyale avec les commerçants étrangers.
Si la mesure est saluée par certains syndicats et associations de petits commerçants congolais, elle suscite néanmoins des inquiétudes dans certains milieux économiques. Des observateurs estiment qu’une application brutale pourrait entraîner des tensions sociales, notamment dans les grands marchés de Kinshasa et des provinces, où la présence d’étrangers dans le petit commerce est importante.
Toutefois, l’annonce des dispositions pratiques pour accompagner cette transition doit être imminente enfin éviter tout désordre.
Jephté Matondo