
Un rapport des Nations Unies publié mercredi 8 janvier 2025 révèle des informations préoccupantes sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon ce document, entre 3 000 et 4 000 soldats des Forces de défense rwandaises (RDF) seraient déployés dans les territoires congolais de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi. Des opérations ciblées auraient également été menées dans le territoire de Walikale en octobre 2024.
Le rapport met en lumière une collaboration étroite entre les troupes rwandaises et le Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé actif dans la région. Les experts onusiens affirment que la RDF fournit une supervision et un soutien direct aux unités du M23 sur le terrain, notamment par l’utilisation d’armes de haute technologie et de stratégies militaires avancées.
« Sans l’assistance de la RDF, incluant des opérations ciblées et un soutien logistique conséquent, les victoires militaires récentes du M23 n’auraient pas été possibles », souligne le rapport.
La coopération entre les forces rwandaises et le M23 semble aller au-delà d’un simple soutien militaire. Le rapport des Nations Unies évoque une coordination étroite entre les forces spéciales rwandaises et les unités du M23. Kigali jouerait un rôle déterminant en matière de stratégie et de logistique, facilitant les avancées militaires du groupe armé.
Par ailleurs, le leadership militaire du M23 reste entre les mains de Sultani Makenga, qui, selon les experts, reçoit des ordres directs des RDF et des services de renseignement rwandais.
Il est important de signaler que révélations renforcent les tensions déjà vives entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse depuis plusieurs années Kigali de soutenir activement le M23, ce que le gouvernement rwandais dément régulièrement. Ce rapport onusien pourrait accentuer les pressions internationales sur Kigali pour mettre fin à son implication présumée dans le conflit congolais.
Jephté MATONDO