Une nouvelle épidémie d’Ebola frappe la République démocratique du Congo. Depuis le 20 août 2025, au moins 16 décès ont été enregistrés dans la province du Kasaï, selon le ministère de la Santé. Cette résurgence, la 16ème, depuis 1976, ravive les inquiétudes quant à la capacité du pays à contenir rapidement la propagation du virus.
Le premier cas confirmé a été détecté chez une femme enceinte admise à l’hôpital général de Boulapé, présentant des symptômes classiques: fièvre élevée, vomissements, faiblesse extrême et hémorragies. À ce jour, 28 cas suspects ont été signalés et cinq tests positifs confirmés. Parmi les victimes figurent déjà quatre agents de santé, illustrant la vulnérabilité du personnel médical en première ligne.
Le virus identifié est la souche Zaïre d’Ebola, la plus meurtrière, contre laquelle un vaccin est disponible. Le taux de létalité dépasse actuellement 50 %, selon les données du ministère.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé disposer de 2000 doses de vaccin près positionné à Kinshasa, prêtes à être envoyées dans le Kasaï. Les experts de l’organisation anticipent toutefois une augmentation du nombre de cas avant que la situation ne se stabilise.
Le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a tenu à rassurer la population que «le gouvernement sait ce qu’il faut faire et dit disposer de l’expertise nécessaire pour contenir l’épidémie ».
La stratégie de riposte repose sur trois piliers: l’identification et la vaccination des contacts, l’isolement des malades, et l’administration du traitement Ebanga, déjà utilisé avec succès lors de précédentes flambées.
L’épicentre de l’épidémie, situé dans une zone enclavée du Kasaï, complique la riposte. Accessible uniquement après une journée de route depuis Tshikapa, chef-lieu de la province, la zone manque de liaisons aériennes régulières, retardant le déploiement des secours et du matériel médical.
Cette nouvelle flambée rappelle la fragilité sanitaire du pays face au virus Ebola, dont la transmission à l’homme à partir de réservoirs animaux reste un risque constant. Avec une période d’incubation de 2 à 21 jours, le virus n’est pas immédiatement contagieux, mais sa propagation rapide en cas de retard de prise en charge demeure redoutée.
La RDC, déjà marquée par de nombreuses épidémies au cours des dernières décennies, doit une fois de plus relever le défi de protéger ses populations tout en rassurant la communauté internationale sur sa capacité de riposte.
Jephté Matondo