La situation épidémiologique du choléra en République démocratique du Congo demeure particulièrement préoccupante, selon le rapport présenté par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Roger Kamba, lors du dernier Conseil des ministres.
Pour la 27ème semaine épidémiologique, le pays a enregistré 1.602 cas suspects de choléra, un chiffre quasiment identique à celui de la semaine précédente (1.609 cas). En revanche, le nombre de décès est en augmentation, atteignant 64 morts contre 49 la semaine antérieure, soit un taux de létalité de 4%, en nette progression par rapport aux 3,04% précédemment observés.
Depuis cinq semaines consécutives, la RDC recense plus de 1.000 cas suspects chaque semaine, touchant désormais 17 des 26 provinces du territoire national. Les provinces les plus affectées sont la Tshopo, qui concentre 30% des cas, et le Sud-Kivu avec 20%. À elles deux, elles représentent la moitié des contaminations notifiées.
Le rapport ministériel fait également état d’une résurgence inquiétante de l’épidémie dans la capitale. Depuis la 16ème semaine épidémiologique, Kinshasa a enregistré 830 cas suspects et 77 décès, dont 58 sont survenus en communauté. La létalité s’établit à 9,2%, contre 10,5% la semaine précédente. La zone de santé de Kokolo reste le principal foyer, totalisant 387 cas, soit près de la moitié des infections de la ville. La tranche d’âge la plus touchée est celle des 15-49 ans, avec 427 cas répertoriés.
Le ministre de la Santé a toutefois souligné une note positive: trois provinces (Lualaba, Haut-Lomami et Haut-Katanga) sont officiellement sorties de la phase épidémique, grâce aux interventions des équipes de riposte.
Le gouvernement congolais affirme rester pleinement mobilisé pour contenir la propagation du choléra et renforcer les mesures de prévention, notamment l’approvisionnement en eau potable, l’hygiène communautaire et la prise en charge rapide des cas dans les structures sanitaires.
Jephté Matondo