Parlement
Catégorie

La rentrée parlementaire en République démocratique du Congo s’ouvre ce lundi 15 septembre 2025, sur fond de crise politique. Alors que la session budgétaire débute ce lundi, deux pétitions secouent les deux chambres du Parlement, visant à destituer les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que les membres de leurs bureaux respectifs.

Au Palais du peuple, l’ambiance est déjà surchauffée. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale et allié de taille du Président de la République, est la principale cible de la contestation. À l’initiative de Crispin Mbidule, ancien membre de son propre parti (UNC), une pétition a déjà recueilli plus de la moitié des signatures des 500 députés. 

Retard dans le contrôle parlementaire, manque de transparence, dix mois d’arriérés de frais de fonctionnement et couverture médicale jugée inadéquate pour les élus: la liste des accusations est longue.

Du côté du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde n’est pas épargné. Une autre pétition réclame également la déchéance de son bureau pour des griefs similaires.

Un timing explosif

Le dépôt de ces pétitions intervient le jour même où le gouvernement doit présenter son projet de budget à l’Assemblée nationale. Ce qui fait craindre un ralentissement, voire un blocage, du débat budgétaire au cœur de cette session de septembre, pourtant capitale pour les finances publiques.

Les proches de Kamerhe crient au « règlement de comptes » et rappellent que la baisse d’un quart du budget de l’Assemblée a limité toute marge de manœuvre sur les avantages des députés.

Une majorité fissurée au grand jour

Si ces offensives proviennent de deux élus issus de l’UDPS, parti présidentiel, sa direction se dédouane. Le secrétaire général Augustin Kabuya a tenu à préciser que l’UDPS n’est « pour rien » dans cette fronde et que la décision finale appartiendra au président Félix Tshisekedi.

Ce qui devait être une rentrée consacrée au budget et au contrôle de l’action gouvernementale se transforme en bras de fer interne, révélant une majorité traversée par des fractures profondes. Entre règlement de comptes politiques et crispations budgétaires, la session s’annonce houleuse… et pourrait devenir un test de solidité pour le camp présidentiel lui-même.

Jephté Matondo