Le candidat Martin Fayulu a récemment lancé un appel à l'organisation d'un audit externe du fichier électoral en République Démocratique du Congo (RDC). Selon lui, il est urgent de clarifier la situation, alors que les élections présidentielle et législatives sont prévues pour décembre 2018.
Dans une déclaration publiée sur Twitter, Martin Fayulu a dénoncé le fait que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ne communique pas clairement le nombre total d'électeurs inscrits sur le fichier électoral. Selon lui, cette opacité alimente les craintes d'une fraude massive lors des élections.
"Rien ne reste secret éternellement. Que M. Dénis Kadima de la CENI nous dise, combien d’électeurs se trouvent dans son fichier : 43.955.181, 50.000.000 ou 55.000.000 ? C’est criminel d’imposer aux Congolais des électeurs fictifs. Seul l'audit externe que nous exigeons pourra fiabiliser le fichier électoral", a-t-il écrit.
Cette demande d'audit externe s'inscrit dans un contexte de tensions politiques en RDC, où le président sortant, Joseph Kabila, est suspecté de vouloir reporter de manière indéfinie les élections, voire de se représenter malgré les termes de la Constitution. Martin Fayulu n'est pas seul à demander davantage de transparence de la part de la CENI : d'autres candidats de l'opposition ont également appelé à l'organisation d'un audit externe.
En réponse à ces critiques, la CENI a affirmé récemment que le nombre d'électeurs inscrits sur son fichier est de 40.287.315. Cependant, cette annonce n'a pas convaincu les candidats de l'opposition, qui réclament une vérification indépendante de ce chiffre, ainsi que du processus d'inscription des électeurs.
Si un audit externe était organisé, ce serait une première en RDC. Cette opération pourrait permettre d'apaiser les tensions politiques et de restaurer la confiance des électeurs dans le processus électoral. Toutefois, elle ne serait pas exempté de difficultés logistiques et techniques, compte tenu de l'immensité du pays et de la complexité de son système électoral.
Jephte Matondo