
Joseph Kabila Kabange, Président honoraire RDC, a reçu le 16 et 17 décembre 2024, une délégation du cadre de concertation des forces politiques et sociales, dirigée par Claudel Lubaya. Cette rencontre, qui a eu lieu à la suite d'un appel lancé le 13 novembre 2024, à Kinshasa, a permis d'aborder des questions importantes concernant la situation actuelle du pays.
La rencontre, organisée dans la capitale éthiopienne, a permis de dresser un état des lieux de la gouvernance actuelle de Félix Tshisekedi, jugée « chaotique » par les participants. Selon Claudel Lubaya, les échanges ont mis en lumière les nombreuses difficultés auxquelles fait face le pays : une insécurité galopante dans l'Est, une crise humanitaire sans précédent, et une gouvernance marquée par « des tâtonnements et des erreurs stratégiques ».
UN CONSTAT INQUIÉTANT SUR LA SITUATION SÉCURITAIRE ET HUMANITAIRE
Les discussions ont particulièrement insisté sur la dégradation de la sécurité dans l'Est de la RDC, où des millions de congolais sont déplacés, tandis qu’un million d'autres ont trouvé refuge dans des pays voisins. La délégation a pointé du doigt la gestion « inefficace et opaque » du gouvernement en place, accusé de privilégier les forces étrangères et les milices mercenaires au détriment des Forces Armées de la RDC (FARDC).
« Les FARDC, lorsqu’elles sont correctement équipées et organisées, ont déjà démontré leur capacité à défendre l’intégrité de notre territoire », a rappelé Claudel Lubaya, critiquant la dépendance accrue du pouvoir en place envers des acteurs externes.
GOUVERNANCE : DES ACCUSATIONS DE DÉRIVES AUTORITAIRES
Sur le plan politique, la délégation a fustigé la gouvernance de Félix Tshisekedi, qualifiée de « dérive inquiétante ». L’ancien président Kabila et ses interlocuteurs ont accusé le chef de l’État d’avoir miné les fondements démocratiques du pays en gouvernant « par défi » et en alimentant « des divisions nationales par des discours incendiaires et des manipulations ».
Pour la délégation, ces agissements constituent une violation manifeste du pacte républicain et du serment constitutionnel. Les accusations portées incluent également la tentative de mettre en place un « coup d’État constitutionnel », à travers des réformes jugées contraires à la loi fondamentale.
Par ailleurs, face à cette situation, les deux parties tout en s'appuyant sur l'article 64 de la constitution, ont convenu de rassembler les forces vives de la nation pour contrer les dérives actuelles et protéger les acquis démocratiques.
Un appel à la solidarité nationale a également été lancé en faveur des populations victimes de la guerre, particulièrement dans l'Est du pays.
VERS UNE COALITION DES FORCES DE L’OPPOSITION
Ce rapprochement entre Joseph Kabila et Claudel Lubaya pourrait marquer le début d’une coalition des forces politiques et sociales en RDC pour faire échec aux ambitions jugées « dictatoriales » de Félix Tshisekedi. Si cette alliance se concrétise, elle pourrait redéfinir le paysage politique congolais à l’approche des échéances électorales.
La délégation a promis de poursuivre ses efforts pour unir les forces démocratiques et républicaines, tout en avertissant que l’histoire jugera les responsables des dérives actuelles.
Pour rappel, Joseph Kabila, et l'ancien gouverneur Moïse Katumbi s'étaient rencontrés toujours à Addis-Abeba. Les deux figures politiques avaient conjointement exprimé leurs préoccupations face à la crise multidimensionnelle qui secoue la RDC, tout en appelant à la paix, à l'unité nationale et au respect des droits fondamentaux.
Jephté MATONDO