Au lendemain des attaques meurtrières qui ont coûté la vie à 70 civils en Ituri, le député provincial du Nord-Kivu, Alain Siwako, a vivement dénoncé l’implication de certains membres de l’appareil sécuritaire qu’il accuse de saboter les opérations militaires en cours.
« Certains membres de l’appareil sécuritaire sabotent les opérations. Ils sont frustrés par les résultats atteints. Depuis dix ans, ils n’ont pas réussi à éradiquer l’ADF, que ce soit au Nord-Kivu ou en Ituri. Ces personnes sont bien présentes à Beni et à Bunia. Nous disposons d’éléments que nous avons déjà partagés avec les autorités civiles et militaires », a affirmé l’élu, lors d’une déclaration publique ce lundi.
Ces accusations interviennent après les violentes attaques attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont ciblé plusieurs villages de la chefferie de Walese Vonkutu, dans le territoire d’Irumu, entre le 8 et le 10 juillet 2025. Selon les sources locales, les assaillants ont fait irruption de nuit, incendiant des habitations et exécutant des civils sans défense.
Les opérations militaires baptisées SUJAA (un mot swahili signifiant courageux ) sont menées depuis plusieurs années dans l’Est de la République Démocratique du Congo pour neutraliser les ADF, responsables de centaines de meurtres et d’enlèvements. Toutefois, malgré un important déploiement des forces armées congolaises et la collaboration de contingents étrangers, notamment ougandais, l’insécurité reste persistante.
Face à l’ampleur des tueries, des voix s’élèvent pour réclamer une évaluation indépendante des stratégies mises en œuvre et une identification des éventuelles complicités internes.
Entre temps, des déplacements massifs s’observent dans la zone, en fuite de nouvelles attaques.
Jephté Matondo