La Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, est arrivée ce lundi 18 août 2025, à Yokohama, où elle représentera le président Félix Tshisekedi à la neuvième édition de la Tokyo International Conference on African Development (TICAD9), qui se tient du 20 au 22 août 2025.
Organisé par le gouvernement japonais en collaboration avec les Nations unies, l’Union africaine et la Banque Mondiale, ce forum constitue depuis 1993 une plateforme incontournable de dialogue entre l’Afrique et ses partenaires asiatiques. L’édition de cette année est placée sous le thème: « Co-créer un avenir radieux ensemble avec l’Afrique ».
En effet, pour Kinshasa, la participation de Judith Suminwa dépasse la simple présence protocolaire. Le gouvernement congolais entend porter un plaidoyer sur deux fronts:
* La sécurité régionale, avec la situation persistante dans l’Est du pays. La cheffe du gouvernement devrait insister sur la nécessité d’un soutien international accru pour consolider les acquis des efforts de paix récents, notamment ceux liés à l’« accord de Washington ».
* Le développement durable, en valorisant le rôle stratégique de la RDC dans la transition énergétique mondiale grâce à ses ressources naturelles (cobalt, lithium, hydropower).
La venue dela Première ministre Suminwa à Yokohama revêt également une dimension économique. Tokyo considère la RDC comme un acteur clé pour l’approvisionnement en minerais stratégiques nécessaires aux nouvelles technologies et à l’industrie automobile japonaise.
À cet égard, des rencontres bilatérales sont prévues avec le Premier ministre Shigeru Ishiba et des responsables du secteur privé Nippon. L’objectif: attirer des investissements dans les infrastructures, les énergies renouvelables, la santé et les technologies de pointe.
Par ailleurs, cette mission illustre la volonté de la RDC de diversifier ses partenariats internationaux au-delà des axes traditionnels avec l’Europe et l’Amérique du Nord. Elle s’inscrit dans une dynamique de diplomatie économique initiée par le président Tshisekedi, qui vise à positionner le pays comme un partenaire incontournable dans la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales.
La TICAD9 s’inscrit dans un environnement géopolitique, où la rivalité autour des ressources africaines s’intensifie. Pour la RDC, l’enjeu dépasse la recherche de simples promesses : il s’agit d’arracher des engagements tangibles tout en affirmant que la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs constituent une condition essentielle au développement global du continent africain.
Jephté Matondo