
Depuis quelques temps, la société Kinoise fait face à beaucoup de turbulences en scandales sanitaires à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex. Mama Yemo).
Pour la plupart de cas, on remarque qu’une somme est exigée aux malades dès leur arrivée. Ce qu’ils appellent dans leur jargon interne « la caution ».
Et pourtant le nombre de décès mystérieux de la population dont le pêché a été de venir à l’hôpital sans le moindre centime en poche ne cesse d’accroître.
À l’instar d’une boutique ou d’un supermarché, l’hôpital Général de Kinshasa accueille les malades comme les commerçants accueillent leurs clients: Dès l’entrée, après avoir traversé la grille où les vigiles vous obligent un paiement de 500Fc (Mbongo ya Mayi si non vous n’entrez pas), il faut passer directement à la banque installée à l’intérieur de l’hôpital pour payer les frais de consultation obligatoire.
Contrairement aux centres commerciaux où le client prend d’abord un article avant de se diriger vers la caisse, ici c’est «payer avant d’être servi», sinon vous n’aurez pas accès au médecin pour une consultation, même si vous agonisez.
Il existe pourtant des témoignages qui font état de ce que cet hôpital ne fonctionnait pas comme ça à l’époque.
La priorité était réservée à la santé avant de réclamer l’argent.

Pourquoi l’argent est-il devenu la priorité à Mama Yemo, qui pourtant considéré comme lieu idéal où la logique du serment d’Hippocrate devrait primer ?
D’après certaines sources internes, plusieurs raisons sont à la base de ces mesures draconiennes dont la principale est l’attitude des malades qui une fois la guérison recouvrée, trompent la vigilance des personnels et prennent la poudre d’escampette.
La rigueur dans l’application stricte du paiement de la caution avant toute prise en charge est de mise. Le non respect de cette règle entraînerait l’imputation de la facture au personnel en service au moment des faits si ce n’est une suspension pure et simple en cas de récidive.
Qui du médecin ou de l’infirmier fera l’erreur de recevoir même un collègue, ami ou un membre de sa famille sans lui réclamer la caution exigible ? Même les médecins qui appliquent la règle en sont victimes eux aussi.
Les malades subissent plusieurs abus dont ils ne savent dénoncer au risque d’encaisser les foudres du personnel hospitalier.
Autre raison, c’est que l’Etat ne subventionne plus suffisamment cet hôpital. À lui seul revient la tâche d’organiser sa propre comptabilité et de se doter en matériel et surtout en consommables médicaux les plus élémentaires.
Les équipements hospitaliers sont rarement dépannés pour ne pas dire jamais, quand ils sont en panne. La souffrance des personnes dialysées, les bébés en couveuse, les cadavres à la morgue, pour ne citer que ces cas précis, est l’exemple le plus parlant des négligences, par l’Etat, de la santé des populations dont il a la charge.
Face à cette situation déplorable, le silence de l’Etat fait croire à la population qu’il se complaît dans ce système qui, même s’il le sauve en complétant le salaire des médecins sous forme de primes, risque de devenir une bombe sociale s’il ne l’est pas encore.
YSKL