Prêtre
Catégorie

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) est montée au créneau pour dénoncer avec force la condamnation à mort de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, prononcée récemment par la Haute Cour Militaire de Kinshasa. 

Dans une déclaration rendue publique le 4 octobre 2025, les évêques catholiques se disent « horrifiés » par ce verdict qu’ils qualifient d’« expéditif » et contraire au respect de la dignité humaine.

« Nous sommes horrifiés par le verdict de la Haute Cour Militaire de Kinshasa, à l’issue du procès pénal expéditif engagé contre le Président honoraire Joseph Kabila », ont écrit les prélats, rappelant que la peine de mort est une violation du droit à la vie et une atteinte à la sacralité de la personne humaine.

S’appuyant sur la doctrine de l’Église et la Constitution congolaise, la CENCO rappelle que « Dieu seul est l’auteur de la vie, et lui seul a autorité sur son commencement et sa fin ». 

En croire  les évêques, la décision de la Haute Cour constitue un recul grave, alors même que la RDC s’était engagée sur la voie de l’abolition de la peine capitale, suspendue depuis plusieurs années par un moratoire.

Les évêques, réunis sous la présidence de Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi, réaffirment leur opposition à toute forme de peine de mort, qu’ils jugent incompatible avec l’Évangile et la mission de l’État de protéger la vie. 

« La peine de mort et sa logique de rétribution ne sont pas compatibles avec l’Évangile », souligne la déclaration.

La CENCO met également en garde contre les conséquences politiques et sociales d’une telle décision dans un contexte déjà tendu. Elle appelle à privilégier le dialogue inclusif et la recherche de solutions pacifiques pour préserver l’unité et la stabilité du pays.

« Nous demeurons convaincus qu’un dialogue inclusif reste la voie la mieux indiquée tant pour affronter les causes profondes des crises que pour retrouver l’unité, la paix et l’intégrité territoriale de notre pays », insistent les évêques.

Par ailleurs, la CENCO exhorte le gouvernement, l’opposition, la société civile et l’ensemble du peuple congolais à rejeter « la culture de la mort » et à s’engager résolument dans la lutte contre les divisions et les violences.

« Que la Vierge Marie, Notre Dame du Congo, nous obtienne la miséricorde divine et la paix », conclut la déclaration, signée par Mgr Fulgence Muteba au nom de tous les évêques membres de la CENCO.

Jephté Matondo