Steve Mbikay, ancien ministre et président du Parti Travailliste a dans une tribune publiée ce jeudi 13 novembre 2025, sur son compte X, a ravivé le débat sur la forme du régime politique en République démocratique du Congo.
Pour ce dernier, la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux constitue une « bêtise politique » héritée des constitutions occidentales des années 1990, inadaptée aux réalités africaines.
Cependant, l’homme politique plaide pour la suppression de cette contrainte et la révision du quinquennat actuel en un septennat renouvelable. Une réforme qui, selon lui, redonnerait au peuple le véritable pouvoir de décider de la reconduction ou non d’un dirigeant.
« Le législateur ne doit plus être l’arbitre de l’alternance, mais le garant de la transparence électorale. Le dernier mot doit revenir au peuple souverain », soutient-il.
Steve Mbikayi estime que la limitation des mandats n’a ni garanti la stabilité institutionnelle ni favorisé le développement de la RDC. Il cite à titre de comparaison plusieurs pays d’Afrique centrale tels que le Cameroun, l’Ouganda, le Burundi ou encore le Congo-Brazzaville où la suppression de cette restriction aurait, selon lui, permis une continuité du pouvoir sans pour autant compromettre la gouvernance.
« L’enjeu n’est pas la durée du mandat, mais la qualité du pouvoir exercé, la responsabilité devant le peuple et la conscience des dirigeants », argumente-t-il.
L’ancien ministre appelle enfin à une gouvernance inclusive fondée sur la collaboration entre forces politiques, proportionnellement à leur poids électoral.
Dans une approche qu’il qualifie d’« africaine », il prône le retour à une gestion consensuelle du pouvoir autour du chef, estimant qu’imposer des limites dans un État encore en construction revient à priver le peuple du droit de reconduire un dirigeant conforme à ses attentes.
«Sous l’arbre à palabres africain, il n’y avait pas la majorité d’un côté et l’opposition de l’autre. Autour du Chef, les notables se retrouvaient pour trouver des solutions consensuelles en faveur de la société.» a-t-il expliqué
«Limiter le nombre de mandats peut paraître noble, mais là où l’État est encore à structurer, où l’administration est fragile, où le peuple cherche à se construire, cette limitation devient une bêtise politique.
Elle empêche au peuple de maintenir au pouvoir un Chef qui répond à ses aspirations.
C’est antidémocratique.» conclut Steve Mbikay.
Jephté Matondo