
Une dizaine de corps sans vie ont été découverts ce vendredi 18 juillet 2025, dans la matinée, au village Ahumbo 3, situé à environ six heures de marche de la route nationale numéro 4, sur l’axe Eringeti-Commandant.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, les victimes auraient été froidement décapitées par des présumés rebelles ADF et leurs alliés, les 16 et 17 juillet derniers.
Le chef du groupement Ndalia, François Mutoni, qui a accueilli plusieurs rescapés, évoque un bilan encore provisoire. « Il y a d’autres cadavres qui traînent encore sur le sol, tués par les ADF. Ils font des marches dans les champs, récupètrent les gens et vont les tuer dans la forêt du village Pikamaïbo, vers la rivière Ituri », a-t-il confié avec émotion.
La peur s’est emparée des populations locales. Depuis la semaine passée, les habitants fuient en masse la zone, abandonnant maisons et champs pour échapper à ces exactions répétées. Malgré l’alerte lancée auprès des autorités, la situation reste extrêmement précaire.
Sur le terrain, une opération de ratissage est en cours. Une coalition composée des Forces armées de la RDC (FARDC), de l’armée ougandaise (UPDF) et des groupes d’autodéfense appelés “Wazalendo” tente de reprendre le contrôle de la zone et de neutraliser les éléments rebelles.
Ce nouveau massacre survient quelques jours seulement après une autre attaque sanglante ayant coûté la vie à plus de 60 civils dans huit villages situés à la frontière entre la ville de Beni et le territoire de Mambasa, confirmant une recrudescence inquiétante des violences dans l’est de la République démocratique du Congo.
Les autorités locales appellent à un renforcement urgent des dispositifs sécuritaires, tandis que les organisations de la société civile réclament une réponse humanitaire immédiate pour les populations déplacées, ainsi qu’une enquête indépendante pour établir les responsabilités et mettre fin à l’impunité.
La région de l’Ituri, déjà durement éprouvée par plusieurs décennies de conflits, semble de nouveau sombrer dans un cycle de violences extrêmes, au détriment de milliers de civils innocents.
Jephté Matondo