Kabila
Catégorie

L’ancien président de la République démocratique du Congo et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange, est officiellement poursuivi devant la Haute Cour Militaire.
C’est l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC) qui ouvre ce vendredi 25 juillet 2025, un procès historique, en formulant de lourdes charges contre l’ancien chef de l’État, près de deux mois après la levée de ses immunités parlementaires.

Selon l’extrait de rôle de la Cour, huits griefs sont retenus en charge de Joseph Kabila. Il s’agit notamment de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel, viol, torture, déportation et apologie de crimes.

Des faits d’une extrême gravité que l’auditeur général impute à sa qualité actuelle de sénateur à vie, précisant que les poursuites ne concernent pas son mandat présidentiel.

Kabila

Cette action judiciaire signale  dans un climat de fortes tensions politiques. Le camp Kabila dénonce un « procès politique », estimant que les accusations sont juridiquement fragiles et visent à neutraliser l’ancien président, de plus en plus critique envers le pouvoir en place.

Les poursuites ont été déclenchées après des déclarations publiques du Président Félix Tshisekedi, accusant son prédécesseur de complicité avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Des allégations qui ont mené l’auditorat militaire à soumettre une requête au Sénat, sollicitant la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila.

Pour rappel, une commission spéciale du Sénat a examiné les pièces fournies par l’auditorat. Le 20 mai, ce dernier a été entendu à huis clos, présentant des éléments supposés établir la participation active de Kabila à des actions subversives dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, en lien avec les activités du groupe rebelle AFC/M23.

Le 23 mai, le Sénat a voté à la majorité en faveur de la levée de l’immunité de Joseph Kabila, ouvrant ainsi la voie à son inculpation devant la justice militaire.

Absent du territoire national depuis plusieurs mois, Joseph Kabila n’a pas répondu aux convocations de la justice congolaise. Depuis l’étranger, il accuse le régime Tshisekedi de dérive autoritaire et a annoncé son intention de rentrer au pays. Il mène actuellement des consultations avec ses partisans dans l’Est du pays, bastion traditionnel de son influence politique.

Le procès se poursuivra dans les prochains jours, en l’absence de l’accusé, à moins d’un retour surprise sur le sol congolais.

Jephté Matondo