La cité de Komanda, située à environ 80 kilomètres de Bunia, dans la province de l’Ituri, a été le théâtre d’une nouvelle attaque sanglante attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Le bilan est lourd: plus de quarante civils ont été tués, dans une atmosphère de terreur et de désespoir.
Depuis ce drame, un constat glaçant s’impose: il n’y a plus aucun service public fonctionnel à Komanda. Ni ambulance, ni corbillard. Ce sont les habitants eux-mêmes, désarmés et choqués, qui prennent en charge l’évacuation des blessés et des corps sans vie, souvent sur des motos, dans des conditions précaires et inhumaines.
L’insécurité est totale. Les forces de sécurité sont absentes ou impuissantes face à la brutalité des assaillants. Les survivants, traumatisés, se réfugient dans la brousse ou fuient vers Bunia, craignant de nouvelles incursions.
Les autorités provinciales n’ont, jusqu’ici, apporté aucune réponse concrète à cette tragédie, nourrissant un sentiment d’abandon chez les habitants.
Cette attaque, parmi les plus meurtrières de ces derniers mois en Ituri, relance le débat sur l’efficacité des dispositifs de sécurité dans l’Est du pays, mais aussi des opérations conjointes des FARDC et les UPDF.
Jephté Matondo